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Les portes tournantes


Les portes tournantesCéleste Jose du piano pour accompagner les films muets. Nous sommes au Canada en 1928, et la jeune fille devient une star locale. Changeant de robe chaque soir, elle se taille un joli succès auprès d’un public assidu et passionné. Soudain, c’est la catastrophe : le cinéma se met à parler. Fini le piano, adieu Céleste ! Toujours courtisée par un riche héritier, elle accepte de l’épouser, et ses malheurs commencent. Lorsque son mari meurt à la guerre, sa belle-famille lui enlève son enfant, et Céleste s’enfuit à New York. L’histoire de cette vie, de cette rébellion, de cette passion pour le piano, c’est assurément la partie la plus attachante du film de Francis Mankiewicz. La comédienne québécoise Monique Spaziani interprète Céleste avec sensibilité, sincérité, conviction. Le « présent » nous intéresse moins. Céleste, aujourd’hui une vieille dame, a écrit son journal, l’a envoyé à son fils, et c’est l’enfant de celui-ci qui, découvrant son cahier, partira seul à la recherche de sa grand-mère. D’où une touche d’émotion finale, mais le mieux, c’est assurément révocation de la jeunesse de Céleste.

Monsieur Hire

Monsieur HireQuand M. Hire sort de chez lui, dans son petit par-dessus noir, les gamins lui jettent de la farine. Il ne fait rien de mal, mais voila personne ne l’aime. II faut dire qu’il ne fait rien pour cela. Dormant très peu, il passe un temps fou à sa fenêtre, observant sa voisine Alice, qui est jeune, belle, vive, enjouée. Un soir, elle remarque le manège de M. Hire. Désemparée, elle se cache. Puis une mystérieuse complicité s’instaure entre elle et lui, mais chut… Du roman de Georges Simenon, «Les fiançailles de Monsieur Hire», Patrice Leconte a tiré une bouleversante histoire d’amour, où Michel Blanc trouve le rôle le plus intense de sa carrière. Sandrine Bonnaire, fraiche et spontanée comme toujours, est une Alice cependant ambigüe. Leur relation est l’essentiel d’un film ou tout superflu est élagué. C’est dense, concis, sans être austère. La sobre élégance de la mise en scène est un plaisir constant pour l’œil. La musique de Michael Nyman est ensorcelante. Quand on pense que la Palme d’or cannois est allée au surestime «Sexe, mensonges et vidéo», on se dit qu’il y a des jurys bien légers, que c’est un scandale, vanité des vanités…

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