Le crime d’Antoine
Posted: janvier 20, 2015 at 8:12Mauvais coup de foudre : Antoine a perdu accidentellement sa jeune femme, Léa, le soir même de leurs noces. A la suite d’une petite annonce dans le Nouvel Obs, il rencontre une autre Léa : même prénom, même âge, même voix, même physique… Nouveau coup de foudre, bénéfique cette fois. En apparence. Car Léa n° 2 cache un mystère. Elle apparaît, disparaît, semble effrayée. Elle est surveillée, manipulée par un méchant antiquaire (Jacques Weber). Y’a de la machination dans l’air… Ce scénario captivant, tiré d’un roman de Dominique Roulet («L’inspecteur Lavardin»), est très astucieusement mis en scène par Marc Rivière, dont c’est l’attachant premier film. La trouvaille des ballons est digne d’Alfred Hitchcock ! Aussi convaincant en acteur qu’en chanteur, Tom Novembre est un Antoine aussi touchant que lunaire, et quant à Catherine Wilkening, en Léa vulnérable et ambiguë, elle confirme ses promesses de «Mon bel amour ma déchirure». Un deuxième film signé Marc Rivière serait le bienvenu…
Kinjite, sujet tabou
Un Charles Bronson tel qu’on le découvre depuis des années. Violent, expéditif et efficace. Mais «Kinjite» réserve tout de même quelques surprises. Avec J. Lee Thompson, Charlie le «zigouilleur de salopards», le «nettoyeur des grandes villes américaines» a souvent tourné : «Le justicier de minuit», «L’enfer de la violence», etc. Cette fois, Bronson le flic n’aime pas les Asiatiques. Mais il est chargé de retrouver la fille d’un homme d’affaires japonais enlevée par un proxénète de Los Angeles. Dans son enquête, le policier, aux méthodes assez expéditives (il faut respecter le mythe «Justicier dans la ville» !), va se heurter à la loi du silence. Car, dans la société japonaise, tout ce qui concerne viol et prostitution est kinjite : sujet tabou. J. Lee Thompson est un très habile artisan. Il sait mettre en place des scènes d’action violentes et nerveuses. Et il parvient à nous tenir en haleine avec une intrigue solide en suspense. On regarde donc «Kinjite, sujet tabou» comme un bon polar, un efficace thriller. De plus, Charles Bronson y est un personnage plus subtil que dans ses précédents films.